Très attendue, la création de Phia Ménard au théâtre des Célestins - qui clôt la première semaine de la 20e Biennale de la danse à Lyon - a forgé autant de fans que de contempteurs.
Prenant comme point de départ l’article 13 de la Déclaration universelle des droits de l’homme, celui qui stipule que "Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l'intérieur d'un État", elle digresse vers une forme onirique et absurde qui déconcerte autant qu’elle interroge.
Entre théâtre et danse, le brio de Phia Ménard
Sur scène, un mini jardin à la française avec ses buis bien taillés et ses formes arabesques sur le sol au milieu duquel trône la statue d’un homme archétype et sa hache. Tandis qu’une lumière crépusculaire fait miroiter sa matière, et qu’un vrombissement enfle furieusement, rejoint par un son de tronçonneuse assourdissant, une drôle de créature sort du gazon en rampant.
Affublée d’un masque, la danseuse, assez étonnante, explore l’espace de ses gestes saccadés, soubresauts désarticulés et autres frottements au sol, puis part à l’assaut du socle massif et le détruit avec la hache tombée au sol. Déconcertante, la forme qu’emprunte ART.13, est aussi déconstruite, comme le revendique sa créatrice Phia Ménard, troublant les codes tout en jouant avec eux.
Usant de la machinerie du théâtre comme peu l’osent aujourd’hui avec un brio qui étourdit dans la dernière partie, un splendide kaléidoscopes d’images, l’artiste multi-facettes va encore une fois à rebours et délivre un spectacle insaisissable.