L'affaire a fait grand bruit début janvier lorsque le syndicat Sud Solidaires révélait la commande d'un lot de 450 doudounes fabriquées au Bangladesh, à destination des agents de la Ville de Lyon.
La municipalité, par l'intermédiaire de sa première adjointe aux Finances Audrey Henocque, avait réagi arguant d'un prix trop élevé en France, l'élue estimant un prix français à 250 euros l'unité, contre 30 euros par doudoune payés dans ce pays du golfe du Bengale.
Affaire des doudounes : la filière textile dénonce "un manque de cohérence entre les postures et les actes"
Il y a quelques jours Pierric Chalvin, délégué général d'Unitex, qui regroupe les acteurs de la filière textile en Auvergne-Rhône-Alpes (près de 600 entreprises en région pour un chiffre d'affaires de 3,5 milliards d'euros), a indiqué, via les réseaux sociaux, à l'édile lyonnais, non sans une certaine ironie, qu'il restait joignable pour communiquer des contacts de fournisseurs français…
"Ces commandes faites à l'étranger montrent un manque de cohérence entre les postures et les actes. Je remarque au passage que l'énergie mise par la Métropole de Lyon à promouvoir l'économie sociale et solidaire au sein de la filière textile tranche avec l'action municipale", explique Pierric Chalvin.
Au-delà du symbole "made in Bangladesh" et des conditions locales et humaines de fabrication, c'est bien la question de la réglementation liée aux marchés publics qui fait débat. "Le prix, la technicité et l'aspect environnemental sont les trois critères principaux inhérents aux appels d'offre et bien souvent, c'est seulement le prix qui guide les achats", résume Pierric Chalvin. Selon lui, il ne serait pas impossible de favoriser les circuits courts, des transports donc moindres, tout en s'assurant de prix finaux raisonnables.
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Dans cette dynamique, Unitex a participé à la consultation dans le cadre du Programme d'investissements d'avenir relatif à France 2030 (54 milliards d'euros déployés sur cinq ans). "Nous avions répondu au volet 1 sur l'impact du recyclage sur les besoins en emplois et compétences des industries textiles en France. Nous regardons actuellement si nous nous engageons pour le volet 2 de ce plan", conclut Pierric Chalvin.