Dossier / Les avocats mûrs pour la digitalisation
Qui a dit que le métier d'avocat n'était plus en phase avec les réalités du monde qui l'entoure ? Qu'on se le dise, la profession, à l'instar des huissiers, experts-comptables ou notaires a aussi pris le virage du numérique. Non pas seulement pour déployer des outils de gestion stricto-sensu mais pour réinventer la relation clients-avocat au profit d'une justice plus moderne, rapide et répondant aux nouveaux usages des justiciables. Pour Farid Hamel, bâtonnier de Lyon, c'est aussi « un moyen de conquérir le champ de l'innovation pour éviter que d'autres acteurs prennent la place ». En coulisse se joue la concurrence avec les legaltechs qui offrent aussi des services juridiques mais échappant à tout environnement réglementaire et parfois éthique, deux éléments constitutifs des ordres. Aujourd'hui, le défi dépasse même le prisme concurrentiel pour investir le champ du financement. Car déployer de l'innovation coûte cher et prend du temps. Voici les missions nouvelles des incubateurs qui fleurissent au sein des ordres. Au nombre de 12 en France* (donc celui de Lyon) ils suscitent l'intérêt… La récente visite de Nicole Belloubet, Garde des Sceaux, entre Rhône et Saône pour découvrir l'incubateur du barreau lyonnais, témoigne de l'ampleur prise par ces nouvelles structures du droit qui décloisonnent et réinventent toute une profession. *Aix-en-Provence, Bordeaux, Grasse, Grenoble, Lyon, Marseille, Montpellier, Nîmes, Paris, Rennes, Strasbourg et Toulouse