Dans les coulisses de la restauration des mosaïques antiques à Saint-Romain-en-Gal

Dirigé par Christophe Laporte, l'atelier de restauration des mosaïques gallo-romaines du musée de Saint-Romain-en-Gal emploie six restaurateurs diplômés à plein temps.

Exceptionnellement le lieu ouvre ses portes à la visite pour le public, avec un guide le mercredi 19 avril, ainsi qu'une journée en mai et une autre en juin.

C'est l'occasion unique de voir travailler in situ les restaurateurs sur des œuvres bimillénaires qui, le plus souvent, ornaient les villas romaines.

Comment les Romains se divertissaient ? Une expo pour tout savoir à Lyon

Gisement de mosaïques à Saint-Romain-en-Gal

L'atelier intervient pour des missions de conservation et de restauration exclusivement pour des commanditaires publics : musées, services régionaux d'archéologie, conservation des monuments historiques, collectivités territoriales.

Il est sollicité dans le cadre de fouilles archéologiques et pour le prélèvement de mosaïques et d'enduits peints. L'atelier a travaillé sur les mosaïques antiques d'Antioche, travaille pour le Louvre, le musée des Antiquités nationales de Beyrouth… ainsi que pour le remontage et la présentation au public des œuvres restaurées.

Aujourd'hui dans le département du Rhône, le site du musée gallo-romain implanté en rive droite du Rhône, faisait partie intégrante de l'agglomération de la Vienne antique.

Si le gisement de mosaïques de ce côté du Rhône est foisonnant, "c'est qu'il a été délaissé pendant de nombreux siècles à partir du III^e et le déclin de l'Empire romain", explique le directeur de l'atelier, Christophe Laporte.

L'atelier du musée restaure la Mosaïque des quatre saisons

Les étroites plaines alluviales sur cette rive du Rhône sont restées en friches ou en terres agricoles, et n'ont pas été réurbanisées avant l'Ere moderne. On y découvrit donc de majestueuses mosaïques enfouies sous les sédiments et la végétation.

Ainsi fut mise au jour dans un champ la célèbre et magnifique Mosaïque des quatre saisons sur la commune de Sainte-Colombe en 1891, et préemptée à l'époque par le musée du Louvre, puis transférée des années plus tard au musée archéologique national de Saint-Germain-en-Laye.

Juste retour du sort, c'est aujourd'hui le musée de Saint-Romain-en-Gal, qui accueille cette œuvre pour en mener à bien la restauration.

Une fois restaurée, la mosaïque devra retourner au musée national, non sans avoir été exposée aux visiteurs de Saint-Romain pendant plusieurs mois, dans l'année 2024.

Vacances de Pâques : cinq activités à tester près de Lyon

Musée de Saint-Romain-en-Gal : un futur concept sur le thème du vin

Placé sous la direction d'Emilie Alonso et sous la houlette de la vice-présidente du Département du Rhône, Martine Publier, le musée annoncera prochainement le détail de son projet de modernisation, dont le budget se monte à 60 millions d'euros.

Le futur concept du musée sera placé sous le signe du vin, depuis l'époque gallo-romaine, étayé par des travaux de scientifiques, avec des partenariats privés choisis dans le monde viticole de la région : "Un bar à vin agrémentera la visite", lâche la vice-présidente en guise de teasing.

Une exposition détaillant le projet se tiendra en 2024 au musée, avant la fermeture programmée du musée et de l'atelier pour modernisation, et remise à niveau énergétique. L'atelier continuera ses activités hors les murs sur différents sites publics. Une grande exposition marquera sa réouverture en 2027.