AccueilActualitéDécideures 2023 : Joanne Boachon (Minéka), gagnante du prix Transition

Décideures 2023 : Joanne Boachon (Minéka), gagnante du prix Transition

Joanne Boachon, fondatrice de l'entreprise Minéka, a reçu le trophée Transition lors de la grande soirée Décideures 2023, organisée par Tout Lyon et ses partenaires.
Joanne Boachon, fondatrice de Minéka, remporte le trophée Transition.
© Mathilda Ruiz-Yeste - Joanne Boachon, fondatrice de Minéka, remporte le trophée Transition.

Actualité Publié le ,

Grande gagnante du trophée Transition, Joanne Boachon (Minéka) a reçu son prix à l'occasion de la soirée Décideures 2023, organisée mardi 30 mai au H7 dans le quartier Confluence. Elle est l'une des cinq lauréates des 20 ans de l'événement proposé par Tout Lyon et ses partenaires.

Fondatrice et dirigeante de Minéka, celle qui possède une formation d'architecte s'est finalement lancée dans l'entrepreneuriat en créant cette structure associative dédiée au développement du réemploi des matériaux dans le BTP.

Joanne Boachon : "Ce prix est une reconnaissance du travail effectué"


Portrait - Joanne Boachon, la résolue

En délaissant l’architecture pour lancer Minéka, Joanne Boachon a été précurseure dans la démo­cratisation du réemploi dans la construction. Elle a immanquablement essuyé les plâtres.

Laine de verre, poutres, panneaux de bois, portes, menuiseries, luminaires, parquets, carre­lages… le Minéstock a des airs de caverne d’Ali Baba pour les bricoleurs en herbe comme pour les profes­sionnels du bâtiment. Dans les allées de cet immense stock de matériaux de réemploi pour la construction, Joanne Boachon promène avec aisance sa frêle sil­houette qui cache une solide détermination.

Car pour penser et ouvrir ce site, une grande ténacité fut indispensable. Flash-back. Diplômée en 2010 d’un master en architecture environnementale de l’Ecole nationale supérieure d’architecture de Lyon, la jeune femme se trouve vite confrontée à une perte de sens dans l’exercice de son métier. "J’ai toujours eu de très fortes convictions écologiques que j’appli­quais dans ma vie personnelle, mais que je ne pou­vais pas mettre en oeuvre dans ma vie profession­nelle", se souvient-elle.

L’exposition Matière Grise au Pavillon de l’Arsenal, puis un mémoire sur le réemploi dans le cadre de son habilitation à l’exercice de la maîtrise d’oeuvre en son nom propre vont servir de déclic. "Grâce aux rencontres et aux échanges, j’ai constaté l’absence de lieu où se fournir en maté­riaux de réemploi", explique Joanne Boachon. L’ar­chitecte se mue alors en entrepreneure pour créer Minéka, fin 2016.

L’entrepreneuriat ressemble aux montagnes russes

Dès la première année, l’association de l’écono­mie sociale et solidaire fait la preuve de concept et récupère sept tonnes de matériaux. Le collectif d’architectes Pourquoi Pas, le coworking Bricolo­gis, l’incubateur Alter’Incub, l’association Osons ici et maintenant, la pépinière Anciela, la fondation Emergences, la Métropole de Lyon... soutiennent ce projet innovant. Pourtant, rien ne sera simple et les regards restent souvent perplexes, voire presque mo­queurs.

"Aujourd’hui, le réemploi est à la mode et le cadre législatif est de plus en plus favorable. Il y a 4-5 ans, nous étions pris pour des fous", sourit la di­rectrice-fondatrice qui, à 38 ans, a acquis une vraie légitimité dans son domaine. L’an dernier, Minéka a récupéré 125 tonnes de matériaux et en a redistribué 90 tonnes. A la fois service de collecte et plateforme de redistribution de matériaux à prix solidaire, l’asso­ciation conseille également les maîtres d’oeuvre et d’ouvrage dans leur démarche de réemploi.

Pro­chaines étapes : déployer une campagne de sensi­bilisation pour construire mieux avec moins et déve­lopper les modules de formation. Joanne Boachon vit encore les montagnes russes dans son quotidien d’entrepreneure, mais a gagné en confiance en elle et a appris à relativiser. S’il fallait recommencer, celle qui, lucide, se décrit comme "une bonne élève un peu trop prudente" oserait sans doute plus et pren­drait davantage de risques.

Son entreprise :

Minéka exerce sous le statut d’association depuis novembre 2016 et emploie cinq personnes sur son site de Villeurbanne.

Son engagement Solid’R :

"On s’inscrit dans les valeurs et les engagements de l’économie sociale et solidaire : prix adaptés, respect des personnes, etc."

Ses influences :

"Amandine Riou, architecte et membre du collectif Pourquoi Pas ?!, et Tamara Yazigi, architecte-urbaniste."

Sa clé du management :

"Au début de la réunion d’équipe hebdomadaire, chacun donne sa météo, ses pépites et ses épines."

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