Le président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes (Aura), Laurent Wauquiez (LR) s'est rendu ce vendredi 7 juillet au 7 rue de la Charité dans le 2e arrondissement de Lyon à la rencontre de commerçants qui ont été victimes des émeutiers suite à la mort de Nahel, 17 ans, tué par un policier à Nanterre.
Un magasin de photos et un tabac, mitoyens, ont été saccagés, vandalisés, avec des dommages estimés à 15 000 euros pour le premier et plus de 100 000 euros pour le second, dont 60 000 euros de tabac, "emportés méthodiquement en voitures, par des pillards très organisés".
"Le jour même, j'ai vu des groupes de jeunes place Bellecour photographier les dispositifs de barrières mis en place par la police et les CRS pour les contourner. C'était donc très prémédité," affirme le fils des commerçants de la boutique de photos.
Emeutes en Auvergne-Rhône-Alpes : 15 millions d'euros pour les commerçants
Vingt-trois tabacs ont été vandalisés, dont un brûlé, rien que sur Lyon, sur un total de 453 tabacs saccagés et surtout volés en France. Selon Laurent Wauquiez, on compte 120 commerces touchés sur la ville de Lyon, 70 à Grenoble, et de nombreux autres dans des petites villes.
La Région va donc débloquer un fonds de 15 millions d'euros.
"Je le ferai voter dès mardi (11 juillet, NDLR). L'objectif est de faire simple, sur présentation de la déclaration de sinistre, sans dossier de devis, les commerçants touchés recevront une aide de 5 000 euros dans les 15 jours pour les entreprises de moins de 50 salariés. Si les villes veulent nous suivre, cela pourra doubler la mise", avance Laurent Wauquiez.
Indemnisation des commerçants suite aux émeutes : polémique entre la ville de Lyon et la Région
Si la Ville de Lyon a débloqué 500 000 euros, cependant la polémique se poursuit entre la Région et la Ville.
"Je trouve incompréhensible de ne pas avoir envoyé la police municipale sur le terrain pendant les émeutes, et de l'avoir cantonnée dans la mairie", a insisté le patron de la Région, dont on connaît l'antagonisme politique avec la municipalité et la Métropole de Lyon (EELV). Toutefois, je retends la main au maire de Lyon s'il veut faire des investissements de caméras de surveillance. Nous avons beaucoup de divergences politiques, mais la sécurité, c'est sérieux, on devrait se retrouver là-dessus."
Continuant dans le même registre, le président d'Auvergne-Rhône-Alpes ajoute :
"Quand j'entends que l'on veut très vite reconstruire les structures sociales, les installations sportives qui ont été détruites, brûlées, vandalisé dans les quartiers... je n'ai pas cette priorité. Je privilégie ceux qui travaillent, les commerçants qui ont perdu parfois une vie de travail", affirme-t-il.