Dans le cadre du renouvellement urbain du quartier de La Duchère, la barre du Château sera détruite d'ici 2025-2026. Le relogement des locataires a démarré, mais quelque 130 ménages occupent encore les lieux. Pour apporter des services aux habitants et redonner vie aux locaux commerciaux vacants au rez-de-chaussée de la résidence, Lyon Métropole Habitat a lancé un projet d'occupation temporaire.
"C'était aussi une façon de valoriser des fonciers avant démolition et d'offrir de mètres carrés aux structures de l'économie sociale et solidaire", explique Joris Cornu, responsable de l'innovation sociale à Lyon Métropole Habitat. Entre l'ex-MJC, l'ex-épicerie et l'ex-pharmacie, la superficie est d'environ 570 m2.
Les locataires de la résidence du Château associés à la construction du projet
Pour mener à bien ce projet, en partenariat avec la Mission Duchère, la Métropole, la Ville de Lyon et la mairie d'arrondissement, le bailleur social a retenu le bureau d'études Ma Friche Urbaine pour assurer l'assistance à maîtrise d'ouvrage. "Nous avons impliqué toutes les parties prenantes, y compris les locataires, et avons joué le rôle de catalyseur des énergies", souligne Joris Cornu.
Quelque 45 marques d'intérêt ont été reçues et les porteurs de projet ont été sélectionnés pour leur plus-value sociale et sociétale. Les bureaux et show-rooms de 380 m2 accueillent sept locataires dont une association d'insertion, une artiste-peintre, une entreprise d’équipement de protection… et un tiers-lieu agréé ERP de 190 m2 prend place au cœur de l'espace.
Différentes activités et permanences sont programmées : ateliers de réparation vélos, de peinture, de jeux de société, cinéma avec Ciné Duchère, accès au droit et égalité, soutien scolaire. Un animateur Ma Friche Urbaine est présent sur place pour faciliter les échanges.
Projet DuchESSe : atteindre l'équilibre économique
Le site, baptisé la DuchESSe en référence au quartier et aux structures installées, a nécessité des travaux. Or, Lyon Métropole Habitat voulait atteindre l'équilibre économique sur cette opération. "C'est important pour pouvoir dupliquer le modèle", justifie le responsable de l'innovation sociale. Le coût des travaux de remise en état des locaux et le coût de la prestation de Ma Friche Urbaine, soit un peu plus de 160 000 euros, seront compensés par les loyers versés par les occupants.
Pour autant, les loyers restent très attractifs et se situent dans une fourchette de 5 à 7 euros/m2. La durée d'occupation moyenne étant d'un an et demi, les structures hébergées devraient se renouveler avant la destruction de la barre.