Invitée pour la deuxième fois dans l’ancien atelier de soyeux reconverti en galerie luxueuse - sous le titre à la fois mystérieux et évocateur de Back to School, en référence au nom de la galerie d’Olivier Castaing - School Gallery œuvre depuis une quinzaine d’années dans le quartier du Marais à Paris pour défendre des artistes, jeunes et moins jeunes, connus et moins connus.
Son fondateur, Olivier Castaing, ancien communicant, est particulièrement féru de photographie même s’il ne délaisse pas la sculpture et autres supports contemporains. Ainsi, la galerie Manifesta propose quelques clichés du "Capa" français, Gilles Caron, photo-reporter de guerre à la carrière aussi courte que fulgurante.
Mort à 30 ans, il est l'auteur de certaines images mémorables dont une du Général de Gaulle de dos et ces trois photos de Jane Birkin et Serge Gainsbourg que le visiteur peut observer rue Pizay. La galerie parisienne a d'ailleurs été choisie par la fondation Gilles Caron pour être galerie-mère.
Stephan Gladieu à découvrir également chez Manifesta
L’autre photographe présent à cette exposition de rentrée, Stephan Gladieu, avec des clichés grand format très colorés, signait d’ailleurs son ouvrage paru chez Actes Sud récemment, Homo Detritus, lors du vernissage mardi 5 septembre, à Manifesta.
Quelques-uns sont accrochés au rez-de-chaussée, donnant à voir de somptueux portraits du collectif Ndaku ya, la vie est belle, des artistes qui réalisent des costumes avec les déchets qui submergent littéralement les bidonvilles de Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo.
Inspirés de costumes traditionnels, ils résonnent furieusement avec ceux de la série Egungun, portraits d’adeptes du culte vaudou de l’Egoun, au Bénin, entièrement cachés par des parures somptueuses, que le visiteur peut voir de près, au rez-de-chaussée, à côté d’un polyptique de la série Homo Detritus.
Tout comme ils font un étrange écho avec les sculptures de Denis Polge, petits totems animaliers en matériaux divers. Ou avec ces bustes recouverts de tapisserie de Jérôme Prévost, tout aussi énigmatiques.
La Fratrie, un duo détonnant à la galerie Manifesta
Mais ce qui a particulièrement attiré notre attention, ce sont les sculptures "mondes" de La Fratrie, un duo de frères qui inventent des lieux imaginaires inspirés du réel.
Leurs sculptures sont des sortes de rochers inversés surmontés de végétation et d’architecture, qui évoquent des monuments connus, telle cette sculpture qui reprend l’architecture du célèbre Couvent de la Tourette imaginé par Le Corbusier, tout près de Lyon.
Ou la pièce-phare de l’exposition qui trône dans le hall, Unless Groth, qui reproduit la Bourse du commerce, abritant la Collection Pinault, envahie par une nature qui aurait repris ses droits. Magistral !
Infos pratiques
Exposition à découvrir jusqu'au 27 octobre à la galerie Manifesta (rue Pizay à Lyon). Renseignements sur : www.manifesta-lyon.fr.