Suite aux manifestations deschauffeurs de taxis, opposés à la création de licences, des 26 et 27 juin derniers et à l'envahissement de la salle du conseil de la Métropole de Lyon, une autre manifestation, plus minoritaire, a eu lieu hier lundi 1er juillet à l’appel de Lutte Syndicale des Taxis (LST), qui elle, est favorable à de nouvelles licences de taxis à Lyon.
Les protagonistes ont été reçus, lundi 3 juin, par le président Bruno Bernard, qui a fixé rendez-vous à l'ensemble des représentations de taxis demain, mercredi 5 juillet.
Pour mémoire, il existe actuellement 1 416 Autorisations de stationnement (ADS) licences sur le territoire de la Métropole de Lyon et de la zone unique de prise en charge, comprenant l’aéroport Lyon Saint-Exupéry.
Licences de taxis : une première réunion de travail
Parmi ces licences, 660 sont exploitées par des titulaires, 647 par des locataires, 58 par des salariés, 51 sont libres ou non exploitées.
"Les adhérents de LST qui manifestaient lundi 3 juillet, défendent la nécessité de plusieurs réformes pour améliorer les conditions d’exercice de la profession, dont l’attribution de nouvelles licences, les dernières créations datant de 1995.", ajoute la Métropole dans un communiqué.
La rencontre, qui doit avoir lieu avec la Métropole ce mercredi, a pour vocation de mettre à plat les tensions, qui étaient extrêmement vives la semaine dernière, et furent même émaillées de violences, avec dépôts de plaintes.
Il s'agit, selon la Métropole : "D'une première réunion de travail destinée à objectiver l’évolution de l’offre et de la demande de transport public particulier de personnes à Lyon. Elle sera la première d’une série consacrée à l‘évolution des besoins de transport individuel avec chauffeur et la manière dont les taxis peuvent y répondre. Le travail collectif qui s’engage doit permettre de dépasser les antagonismes de court terme pour développer un métier qui a toute sa place dans la politique des mobilités de la Métropole de Lyon."
"On assez de taxis à Lyon"
De son côté, la Métropole avait argué de la nécessité de créer en nombre limité "quelques dizaines", des licences gratuites non cessibles, pour faire baisser les prix des licences et des locations de licences.
Cependant, la Fédération nationale des taxis indépendants (FNTI) représentée à Lyon par Abdelatif Grine, reste opposée à la création de licences gratuites, même non cessibles, à Lyon : "Comment imaginer de voir des collègues travailler à côté de vous sachant qu'ils n'auront pas payé leur licence, de toute façon, il n'y a pas assez de travail pour tout le monde, affirme Abdelatif Grine, les centraux radios d'appel de taxis ont vu leurs statistiques chuter de 50 % en dix ans, entre l'arrivée des VTC, le covid qui a installé le télétravail, nous n'avons plus assez de clientèle classique."
Les prix de licences à Lyon dans la moyenne des autres grandes villes
Pour les plus grosses et les plus anciennes organisations de taxis (CMTRA, MTR), le gâteau n'est plus assez gros pour se le partager, et ce n'est pas une question de tarif élevé des licences à vendre (150-170 000 euros) ni des loyers trop chers (1 200-1 500 euros/mois) :
"Nous sommes dans la moyenne et même en dessous des villes comparables, comme Nantes, et autres capitales régionales, estime Abdelatif Grine, seule Paris manque de taxis, c'est connu. A Lyon, nous avons un nombre suffisant. Lorsque vous voyez une station vide à la Part-Dieu, c'est que vous avez eu cinq TGV d'un coup dans la demi-heure qui précède. Vous revenez une heure plus tard, vous aurez une vingtaine de taxis qui vont attendre parfois jusqu'à deux heures avant de charger un client."
Toutefois, les taxis, ceux pour et contre le projet de la Métropole, ont constitué un groupe de travail commun, pour examiner le dossier "de façon sereine, avec des arguments et des chiffres.", assure Abdelatif Grine.