AccueilActualitéSécheresse : aucune amélioration attendue en août dans la région lyonnaise

Sécheresse : aucune amélioration attendue en août dans la région lyonnaise

Alors que l'alerte sécheresse est généralisée dans tout le département du Rhône depuis le 4 août, Météo France ne s'attend pas à une amélioration de la situation dans les prochains jours.
La sécheresse atteint sa cote d'alerte en région lyonnaise, ici au parc de Miribel-Jonage.
© ES - La sécheresse atteint sa cote d'alerte en région lyonnaise, ici au parc de Miribel-Jonage.

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Déclenchée dans une partie du Rhône depuis le 6 juillet, l'alerte sécheresse a été étendue le 4 août à toute la région lyonnaise. Et du côté du centre régional Auvergne-Rhône-Alpes de Météo-France basé à Bron, les prévisions et modélisations des précipitations ne sont guère rassurantes :

"On ne peut pas s'exprimer au-delà de 14 jours, prévient Eddy Rousseau depuis son poste de météo-conseil. Au mieux peut-on dire que des précipitations de très faibles incidences, voire nulles sur le niveau de sécheresse, issues d'averses orageuses, se profilent pour les lundis-mardis 14 et 15 août (1 mm), et la semaine suivante les 21 et 22 (10 mm)."

Sécheresse : pas assez de précipitations en juillet

Météo-France ajoute que le mois de juillet 2023 (53,4 mm en données agrégées sur le département du Rhône) a été de -20% inférieur en précipitation à la normale de référence de 1991 (75,9 mm). Juillet 2022 avait déjà été un désastre :

"-94% (4,7 mm), c'était un record. Le niveau de sécheresse en 2023 est à mesurer sur une période longue, avec les mois de septembre 2022 à mars 2023 (février a été exceptionnellement sec). Avant de recharger les nappes phréatiques, explique le météorologue, l'eau tombée au sol sera d'abord consommée par l'évapotranspiration, puis elle sera captée par les plantes. Ensuite seulement, elle pénétrera dans la profondeur des nappes."

En clair, il n'y a aucune chance que les averses orageuses prévisibles la deuxième quinzaine d'août ne viennent recharger les réserves des nappes souterraines de la région lyonnaise.

Sécheresse à Lyon : les nappes phréatiques de la métropole déficitaires de 23 %

"Les canicules font peur, à juste titre, remarque le vice-président de la Métropole, Pierre Athanaze. Mais pas encore la sécheresse. Les trois épisodes caniculaires de 2022 ont entraîné 11 000 décès supplémentaires. En 2023, nous n'avons connu, jusqu'ici, qu'un épisode assez limité. Il faut bien dissocier les deux phénomènes. On peut avoir des canicules sans sécheresse, et une sécheresse sans canicule."

La Métropole de Lyon, qui a la charge de la gestion de l'eau, avec ses 1,4 million d'habitants, a encore, sans problème et pour longtemps, de l'eau au robinet. "Mais la situation des nappes phréatiques se dégrade sans discontinuer depuis l'été 2021, dernière saison en date avec de belles précipitations", se souvient Pierre Athanaze.

Il existe plusieurs nappes sous la métropole, dont quatre très importantes. On estime à 77 % leur niveau de remplissage actuel par rapport à la normale : "Une grande nappe est sacralisée, explique Pierre Athanaze. Elle se situe à 100 mètres sous terre, et s'étend sur trois territoires : une partie du nord-Isère, du département du Rhône et de la métropole. Aucun pompage n'y est, à ce jour, autorisé, elle est gérée par le syndicat Sage, y siègent les trois territoires concernés."

Deux autres nappes : celle dite "d'Heyrieux" au sud-est de la Métropole de Lyon, et celle de Meyzieux, sont essentielles pour les particuliers et l'ensemble des usages, dont les deux plus gros consommateurs que sont l'agriculture et l'industrie : "Ces deux réserves naturelles posent deux problèmes : leur quantité qui s'affaiblit et leur qualité, entachée par les pesticides", assure Pierre Athanaze.

Enfin la nappe dite du Rhône - alimentée par le fleuve dont une partie des eaux part en infiltration - qui, elle aussi, s'affaiblit au fur et à mesure de la perte de débit dudit fleuve : "Le seul de France qui est fourni en majorité par les glaciers et les neiges, ajoute le vice-président de la Métropole. Le Rhône qui va perdre 50 % de son débit en 50 ans."

Les solutions de lutte contre la sécheresse se situent au niveau global, ce qui n'empêche pas l'échelon local : "On agit dans la Métropole avec la désimperméabilisation des espaces publics, les plantations (25 000 arbres nouveaux, Ndlr), la sensibilisation et les aides à l'agriculture vers des plantes moins gourmandes en eau. On commence à capter l'eau des orages, on est en retard sur ce point, mais ce sont des dispositifs très coûteux. Il en existe un sous la rue Garibaldi dans le vide laissé par l'ancienne trémie, au niveau de l'auditorium."

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