Après le téléphérique et le métro, deux projets abandonnés par le Sytral, c'est au tour du projet de tramway express de l'Ouest lyonnais (Teol) de rentrer dans une phase de concertation dite "préalable", c’est-à-dire qui intègre citoyens, élus, et techniciens en amont de la phase de conception de l'opération.
Comme l'indique le Sytral dans son dossier de concertation préalable, "le projet de tramway express de l’ouest lyonnais est le résultat d’un processus d’études et de concertation engagé en 2017, avec les premières études de faisabilité du projet de métro E, dont il était un des scénarios".
Tramway express de l'ouest lyonnais : une nouvelle ligne de transport "efficace"
Le syndicat des transports lyonnais, présidé par Bruno Bernard, également président de la Métropole de Lyon, souhaite ainsi proposer une nouvelle ligne de transport structurante pour desservir "efficacement" le plateau du 5e arrondissement de Lyon, les communes de Tassin-la-Demi-Lune et de Francheville pour répondre aux besoins de mobilités de ce secteur.
Le projet Teol - 800 millions d'euros, contre le 1,2 milliard évalué pour le projet de métro E, selon les chiffres du Sytral - prévoit donc de rallier le quartier Alaï à Francheville à la Presqu’île avec 6,5 kilomètres de voies de tram supplémentaires dont trois à quatre kilomètres en sous-terrain, avec plusieurs options de tracés et quatre à cinq nouvelles stations.
Entre 40 000 et 55 000 voyageurs emprunteraient ce tram selon les projections du Sytral. Selon les options, les temps de parcours seraient de 14 à 21 minutes (d'Alaï à Confluence), de 16 à 20 minutes (d'Alaï à Perrache) et de 21 à 25 minutes (d'Alaï à Jean Macé).
"Une concertation qui n'aboutira à rien"
Mais déjà, les voix s'élèvent contre ce projet. Véronique Sarselli, maire de Sainte-Foy-lès-Lyon, Pascal Charmot, maire de Tassin la Demi-Lune et Michel Rantonnet, maire de Francheville, dénoncent "le cynisme du président de la Métropole et du Sytral".
"Nous assistons à l’ouverture d’une énième phase dite de concertation qui n’aboutira à rien de positif ni d’efficace concernant les enjeux de mobilité pourtant primordiaux de l’ouest lyonnais, sur un projet de transport en commun qui ne représente que le caprice des élus écologistes de la Métropole de Lyon, lesquels exercent leur mandat de manière autocratique, sans jamais tenir compte des besoins du territoire ni se soucier de l’avis des habitants".
Derrière l'invective politique, les trois édiles évoquent "un nouveau projet de tramway, sorti des cartons, dans une version enterrée comme un métro, sur le seul secteur du 5e arrondissement de Lyon et en surface sur Tassin-la-Demi-Lune, et qui ne dessert pas les mêmes polarités (Confluence au lieu de Bellecour), avec un volume de voyageurs transportés divisés par deux (50 à 60 000 au lieu de 100 000 personnes par jour pour le métro)".
Selon les édiles, ce projet "ne tient pas compte des véritables enjeux de mobilité de l’ouest lyonnais, sans mettre en place une véritable solution de transport collectif d’envergure pour réduire l’impact de la pollution et de la densité du trafic".
Six réunions publiques sont prévues les 14 et 20 novembre, les 5, 6 et 12 décembre 2023 et le 9 janvier 2024.