Le Programme d’équipement prioritaire de recherche (PEPR) baptisé "Soutenir l’innovation pour développer de nouveaux procédés industriels largement décarbonés" a été présenté vendredi 30 juin à Villeurbanne, dans les bâtiments du Campus Lyon-Tech La Doua.
Il ambitionne de produire les recherches nécessaires pour décarboner l’industrie française. Son animation a été confiée au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et à l’IFP Énergies nouvelles (IFPEN), dans le cadre du plan de relance France 2030.
Leurs équipes ont d’ailleurs rédigé conjointement sa feuille de route au cours des deux dernières années. Le programme doit s’étaler sur sept ans et bénéficiera d’une enveloppe de financement de 70 millions d'euros.
Développer des solutions pour décarboner l'industrie
Ce PEPR s’inscrit dans une stratégie d’accélération de la décarbonation des différentes filières industrielles. Bien que certaines semblent plus concernées que d’autres, comme la chimie, le ciment ou encore l’acier, ce sont en réalité toutes les filières industrielles qui sont concernées par la problématique de la décarbonation.
"Or, toutes les études montrent que, pour le moment, seulement 40 % des technologies nécessaires pour décarboner notre industrie à horizon 2050 sont matures", indique Antoine Petit, président du CNRS et membre du Conseil national de l’industrie.
Les recherches porteront donc sur la chimie, l’ingénierie, les modèles mathématiques, mais aussi les sciences humaines et sociales. "Car pour décarboner l’industrie, il faut trouver des solutions qui seront acceptées par tous", ajoute-t-il.
Une mobilisation exceptionnellement large autour du CNRS et de l'IFPEN
En charge de l’animation du programme, le CNRS et l’IFPEN s’appliqueront à fédérer de multiples acteurs. "Nous allons organiser la vie scientifique du programme, qui mettra aux prises des dizaines d’établissements, des universités, des écoles supérieures, d’autres organismes de recherche et, bien entendu, des industriels", précise Pierre-Franck Chevet, président de l’IFPEN.
Avant de rappeler que ses équipes travaillent depuis une quinzaine d’années sur le sujet du captage de carbone, de son stockage et de son utilisation. "Nous échangeons en permanence avec les industriels de la vallée de la chimie", insiste-t-il.
Deux types de projets pourront faire l’objet d’un financement dans le cadre de ce PEPR. En premier lieu, ceux pour lesquels un Appel à manifestation d’intérêt sera lancé. Un jury sera chargé de les étudier et décidera lesquels sont les plus prometteurs et doivent être accompagnés.
Dans le même temps, des projets ciblés bénéficieront aussi d’un financement. "Parce que nous savons que leurs équipes sont en pointe sur ces sujets", explique Antoine Petit. D’ores et déjà 10 projets ciblés ont été retenus pour un financement de 35 millions d'euros.